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IA : quel avenir pour l’Europe ?

Interview de Gwendal Bihan, co-fondateur et CEO d’Axionable

Après le RGPD, le Digital Services Act (DSA) et le Digital Market Act (DMA), l’Union européenne a présenté un projet de réglementation des systèmes d’intelligence artificielle. Ce nouveau texte pose définitivement l’Europe en régulateur avant-gardiste de l’espace numérique à l’échelle internationale. Un rôle légitime dans la mesure où le numérique soulève de nombreuses craintes et interrogations, notamment en matière d’intelligence artificielle, un secteur au cœur de nombreux fantasmes et dérives. Des voitures autonomes à la reconnaissance faciale, en passant par les assistants vocaux, ce secteur hautement stratégique a vocation à révolutionner notre quotidien. Selon une étude réalisée en 2017 par le cabinet PwC, l’IA devrait contribuer à hauteur de 15 700 milliards de dollars à l’économie mondiale en 2030, soit plus que le PIB cumulé actuel de la Chine et de l’Inde.

Toutefois, si le potentiel économique du secteur est colossal, ce sont les Américains et les Chinois, sous l’impulsion des GAFA (Google, Apple, Facebook et Amazon) et des BATX (Baidu, Alibaba, Tencent et Xiaomi) qui font largement la course en tête dans l’intelligence artificielle. Rien qu’en 2020, le gouvernement américain a ainsi dédié une enveloppe de 4,5 milliards d’euros à la recherche et au développement dans le secteur, et selon les données de PitchBook, entre 2012 et 2018, le pays de l’Oncle Sam a injecté vingt fois plus d’argent que l’Europe dans l’IA et le big data.

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Toutefois, l’Europe estime qu’elle a une carte à jouer dans certains secteurs en pleine transformation digitale pour se distinguer. «Qu’il soit question d’agriculture de précision, de diagnostics médicaux plus fiables ou de conduite autonome sécurisée, l’intelligence artificielle nous ouvrira de nouveaux mondes. Mais ces mondes ont aussi besoin de règles», avait déclaré en septembre 2020 la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, dans son discours sur l’état de l’Union.

Une «échelle de Richter de l’IA» pour réguler le secteur

Ces règles ont donc été présentées en avril à Bruxelles. Le projet, porté par les commissaires à la Concurrence Margrethe Vestager et au Marché intérieur Thierry Breton, dresse une liste précise des applications sensibles autour de l’IA. Seront notamment prohibés les systèmes de «surveillance généralisée» de la population, ceux «utilisés pour manipuler le comportement, les opinions ou les décisions» des citoyens. Face aux peurs alimentées par des technologies qui ne sont pas encore arrivées à maturité, comme les véhicules autonomes, et les possibilités de contrôle des populations offertes aux régimes autoritaires, les systèmes de notation citoyenne, comme ceux utilisés en Chine, seront ainsi interdits en Europe.

Pour éviter ces dérives, le texte européen introduit quatre niveaux de risque pour réguler le secteur : minime, limité, élevé et inacceptable. Cette nouvelle «échelle de Richter de l’IA» est-elle la bonne approche ?

Gwendal Bihan, CEO d’Axionable, cabinet de conseil spécialisé dans l’IA durable et responsable, nous éclaire sur le sujet :

Si certains, comme Philippe Silberzahn, professeur d’entrepreneuriat, stratégie et innovation à l’EM Lyon et expert FrenchWeb, estiment que ce projet européen de régulation des systèmes d’intelligence artificielle «repose sur une conception erronée de l’innovation technologique et pose un grave danger à l’industrie européenne en compromettant les chances que nous disposions d’acteurs majeurs dans le domaine», Gwendal Bihan, CEO d’Axionable, se montre plus nuancé sur le sujet : «J’y vois surtout un acte politique de l’Europe pour essayer de reprendre le leadership sur la scène mondiale de l’IA avec un axe de la défense des consommateurs, des citoyens, et plus globalement de la démocratie.» Cette approche européenne, par le prisme de la régulation, vers une IA responsable sera-t-elle salvatrice ? Les prochaines années le diront.

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