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La levée de fonds est-elle encore un indicateur de réussite d’une start-up ?

Interview de Gaspard Schmitt, co-fondateur de Side

Et si l’ère de la course effrénée à la levée de fonds touchait à sa fin ? La question mérite d’être posée à l’heure où la crise du coronavirus a obligé de nombreuses start-up à revoir leur copie l’an passé pour surmonter les difficultés liées au ralentissement de l’activité économique à l’échelle mondiale. Avant même 2020, les voix commençaient déjà à s’élever pour dénoncer des tours de table de plus en plus exorbitants et des valorisations parfois délirantes. Symbole de cette folie des grandeurs, l’entrée en Bourse avortée de WeWork en 2019, en raison d’un modèle économique bancal et d’une gouvernance catastrophique, avait mis en lumière les dérives de l’écosystème numérique.

Dans ce contexte, la crise économique provoquée par la pandémie de Covid-19, au-delà de remettre en cause certaines start-up dont l’innovation proposée reste encore à démontrer, pourrait permettre de poser les bases d’un écosystème plus mature et raisonnable. C’est également l’occasion de s’interroger sur le modèle économique des start-up mis à mal par la situation actuelle. Cette réflexion, la start-up française Side, qui développe une plateforme d’intérim en ligne, l’a menée après avoir levé 15 millions d’euros en l’espace de quatre ans et surtout un passage à vide fin 2019.

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Écoutez notre échange avec Gaspard Schmitt, co-fondateur de Side :

«La rentabilité était un gros mot ou le signe d’un manque d’ambition»

Car si une levée de fonds est un moyen d’accélérer son développement, elle peut aussi mener une entreprise à sa perte si ce financement n’est pas utilisé à bon escient. Entre des locaux à la taille démesurée et un recrutement mal maîtrisé, les erreurs possibles sont nombreuses et les conséquences, potentiellement désastreuses. Aux yeux de Gaspard Schmitt, co-fondateur de Side, l’essentiel est ailleurs, et principalement dans des indicateurs financiers comme l’évolution du chiffre d’affaires, les marges nettes ou encore le BFR (besoin en fonds de roulement). Et ceci dans une optique : atteindre la rentabilité. «Il y a deux ou trois ans, la rentabilité était limite un gros mot ou le signe d’un manque d’ambition. Pourtant, c’est un indicateur essentiel. Une start-up n’est ni plus ni moins qu’une PME qui essaie d’aller plus vite avec un peu plus de Tech. On est une entreprise comme une autre», estime Gaspard Schmitt.

Avec la crise du coronavirus, cette pensée pourrait-elle se répandre au sein de l’écosystème numérique ? «C’est une crise qui reconnecte à la réalité terrain, la réalité businnes, au besoin d’être très proche de ses clients, de ses équipes et de ses indicateurs financiers… Il y a un recadrage qui s’opère pour beaucoup d’entreprises», indique Gaspard Schmitt. Et d’ajouter : «Il y a une nouvelle ère qui s’ouvre, plus saine et plus en lien avec la réalité. On n’a pas besoin de chercher forcément à reproduire un CAC40 avec 40 stars, 25 licornes…» Pour rappel, Emmanuel Macron avait fixé comme objectif d’atteindre la barre des 25 licornes françaises à l’horizon 2025.

Malgré les effets économiques de la pandémie de Covid-19, 5,2 milliards de dollars ont été investis dans des entreprises technologiques françaises en 2020, contre 4,8 milliards de dollars en 2019, selon le rapport annuel «State of European Tech» dévoilé par le fonds londonien Atomico. Toujours positionnée sur la dernière marche du podium des investissements technologiques européens, derrière le Royaume-Uni et l’Allemagne, la France a pu compter notamment sur des tours de table d’envergure, à l’image de Mirakl (300 millions de dollars en septembre 2020, la plus importante levée de fonds de la French Tech), Contentsquare (190 millions de dollars en mai 2020), Sendinblue (140 millions d’euros en octobre 2020), ManoMano (125 millions d’euros en janvier 2020), Back Market (110 millions d’euros en mai 2020), Qonto (104 millions d’euros en janvier 2020), Dataiku (100 millions de dollars en août 2020), Swile (70 millions d’euros en juin 2020) ou encore Alan (50 millions d’euros en avril 2020).

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