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Orange Bank officialise son divorce avec Groupama

Clap de fin entre Orange Bank et Groupama. Ce divorce était dans l’air depuis la confirmation en début d’année par Groupama de céder sa participation de 22% dans la banque mobile de l’opérateur français. Après avoir songé à ouvrir son capital à un nouvel actionnaire, et même envisagé un rachat par un grand groupe bancaire comme BNP Paribas ou la Société Générale, la néobanque d’Orange a finalement décidé de poursuivre l’aventure en rachetant les dernières parts de Groupama et en réalisant une augmentation de capital de 230 millions d’euros. Le montant de la transaction entre Orange et Groupama n’a pas été dévoilé.

Si Orange affirme que l’opération s’inscrit dans une stratégie de renforcement pour doper la croissance de sa filiale bancaire, il s’agit dans les faits d’une issue qui était devenue inévitable depuis quelques mois. En effet, Paul de Leusse, directeur général d’Orange Bank, avait révélé cet été qu’il existait «une forme de divergence sur la gouvernance», tout en laissant planer le doute sur l’avenir de la participation de Groupama au sein d’Orange Bank.

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De son côté, Thierry Martel, le patron de Groupama, n’avait pas hésité à mettre les pieds dans le plat dès mars dernier en déclarant dans les colonnes des Échos : «Face à des orientations stratégiques d’Orange qui élargissaient le périmètre des activités d’Orange Bank mais ne correspondaient pas à notre stratégie, nous avons proposé à Orange de lui céder nos titres.» Dans un premier temps, Orange avait décliné la proposition avant de l’accepter ces derniers jours.

Orange avait racheté 65% du capital de Groupama Banque en 2016

Ce dénouement met ainsi un terme à la collaboration concrète entre Orange et Groupama, bien que l’opérateur français indique que «Groupama restera un partenaire commercial majeur en prolongeant jusqu’à 2028 l’exclusivité accordée à Orange Bank sur la banque au quotidien et le crédit consommation». Groupama était un partenaire clé d’Orange Bank puisque c’est l’assureur qui a grandement contribué au lancement de la banque mobile. En effet, Orange Bank avait pu voir le jour après le rachat en 2016 de 65% du capital de Groupama Banque, filiale de l’assureur Groupama, par l’opérateur français.

En s’appuyant sur cet investissement, Orange se mettait alors en ordre de bataille pour lancer sa banque 100% mobile dès l’année suivante. Une manœuvre qui n’avait d’ailleurs pas été du goût du Crédit Agricole. Et pour cause, Orange avait débauché André Coisne, qui n’était autre que le directeur général de BforBank, la banque en ligne du Crédit Agricole. Ce dernier a cependant quitté Orange Bank dès 2018 pour laisser la place à Paul de Leusse, ancien du géant bancaire Crédit Agricole propulsé à la tête de l’ensemble des services financiers mobiles du groupe télécoms. Dans ce contexte, l’opérateur n’apparaissait plus comme un fournisseur aux yeux du Crédit Agricole, mais bien comme un concurrent.

Un démarrage laborieux pour Orange Bank

Lancée officiellement en novembre 2017 avec la promesse de révolutionner les pratiques bancaires via des tarifs très bas, la banque mobile d’Orange a connu un démarrage poussif avec 200 000 clients lors de sa première année d’exploitation, contre les 400 000 attendus, alors qu’elle visait initialement les 2 millions de clients dans l’Hexagone d’ici 2027 et l’équilibre à partir de 2023.

Au bout de deux ans, Orange Bank avait finalement atteint l’objectif de sa première année avec 500 000 clients dans son escarcelle. Il faut dire qu’Orange Bank ne propose pas une révolution bancaire dans la mesure où la néobanque de l’opérateur français reprend les standards des banques mobiles qui n’ont cessé de fleurir au cours de ces dernières années, à l’image de l’Allemand N26 (7 millions de clients) ou du Britannique Revolut (16 millions de clients).

650 millions d’euros de pertes depuis 2017

Aujourd’hui, Orange Bank revendique 1,6 millions de clients en France et en Espagne et indique recruter plus de 40 000 nouveaux clients par mois. Mais pour atteindre un tel chiffre, Orange a été contraint de mettre la main au portefeuille. En 2017, la filiale créée sur les actifs de Groupama Banque avait essuyé une perte de 93 millions d’euros, avant de voir ses pertes quasiment doublé en un an. La faute à des coûts d’acquisition très élevés pour gagner des parts de marché dans un secteur ultra-concurrentiel.

Pour attirer plus de clients, Orange Bank a mis en place des primes de bienvenue qui, au plus haut, ont culminé à 80 euros pour les nouveaux inscrits auxquels s’ajoutaient 80 euros supplémentaires pour ceux qui étaient déjà abonnés à un service Orange (y compris Sosh). Mais dès 2018, Orange n’avait pas fait mystère de sa situation en se disant prêt à perdre, pour assurer le lancement de son activité bancaire, entre 500 et 600 millions d’euros, avant atteindre la rentabilité en 2023.

Depuis 2017, Orange Bank a ainsi perdu 650 millions d’euros. Mais la rentabilité n’est plus visée pour 2023, mais pour fin 2024. «En termes financiers, Orange Bank devrait réduire substantiellement ses pertes en 2021 grâce à une hausse du PNB, en progression de 57% au premier semestre 2021 par rapport au premier semestre 2020, et à une baisse des coûts de gestion, résultat d’investissements menés depuis trois ans sur les processus de la banque. Ainsi, les coûts de gestion par client ont été réduits de 35% depuis 2018. Cette courbe de progression, avec des investissements substantiels pour créer une nouvelle banque digitale, moderne et en ligne avec les attentes des clients d’Orange, a été prévue depuis le départ. La vitesse de convergence vers l’équilibre est comparable, ou est plus rapide, que celui de ses pairs dans l’industrie des néobanques», explique Orange pour justifier la situation de sa filiale bancaire. Peinant à convaincre le grand public, Orange Bank tente de séduire les TPE et PME depuis cette année avec le rachat de la néobanque française Anytime, qui est rentable depuis 2018. Reste désormais à voir si ce virage s’avèrera payant.

Lire aussi : Quel avenir pour Orange Bank ?

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