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Seyna lève 10 millions d’euros et incarne la nouvelle génération d’assureurs tech.

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Depuis plusieurs années, une nouvelle catégorie d’acteurs tente de redéfinir le métier d’assureur, ces compagnies émergentes se distinguent par leur approche technologique, cherchant à reconstruire l’infrastructure de l’assurance en s’appuyant sur des outils numériques et l’automatisation. En France, Seyna illustre cette tendance du secteur de l’insurtech, et annonçe un nouveau financement de 10 millions d’euros pour consolider son développement.

Créée en 2019, l’entreprise a fait le choix de repartir de zéro, en développant un modèle intégralement conçu autour de la technologie, quand les compagnies traditionnelles doivent composer avec des systèmes hérités. Seyna se présente comme une structure construite pour absorber et traiter nativement la donnée, lui donnant des capacités accrues de personnalisation des produits, conçus sur mesure pour les courtiers et les MGA.

Ainsi l’intelligence artificielle est mobilisée pour intégrer des bordereaux complexes, accélérer le traitement juridique, ajuster les benchmarks de pricing et automatiser le suivi des portefeuilles. « Nous construisons un assureur, au même titre que nos concurrents, avec les mêmes contraintes. Notre introduction de technologie et d’IA générative nous permet cependant de faire avec plus d’automatisation et de qualité le monitoring des produits, ce que d’autres assureurs font manuellement » explique Jean Nicolini, directeur financier et des risques.

Le marché reste toutefois particulièrement concurrentiel avec des assureurs historiques, tels qu’Axa, Allianz, Generali ou Hiscox, qui investissent dans des plateformes numériques pour moderniser la distribution, fluidifier le traitement des sinistres et capter la clientèle des courtiers. Parallèlement, une génération de néo-assureurs a émergé en France et en Europe, à l’instar d’Assurup ou Alan misant sur des parcours simplifiés et digitalisés pour séduire les indépendants et les PME. Luko, autrefois symbole de la vitalité française de l’assurtech, a cependant déposé le bilan avant d’être repris par Allianz Direct, confirmant la fragilité des modèles B2C fortement exposés aux coûts d’acquisition et à la pression concurrentielle. À l’international, des insurtechs comme Wefox en Allemagne ou Lemonade aux États-Unis poursuivent leur expansion, misant sur la technologie pour gagner rapidement des parts de marché. Seyna se positionne ainsi à l’intersection de ces deux dynamiques, face à des groupes traditionnels en transformation et des startups au modèle 100 % digital.

Avec 91 millions d’euros de primes émises en 2024 et une projection à 125 millions en 2025, Seyna revendique la capacité d’accompagner la croissance de ses partenaires tout en respectant son ratio de solvabilité. Ce choix de discipline capitalistique illustre la logique de ces nouveaux assureurs technologiques, qui doivent conjuguer innovation et conformité réglementaire.

Le financement annoncé porte à 57 millions d’euros le total levé depuis la création. Le tour est mené par 115K, le fonds de La Banque Postale, qui rejoint les investisseurs historiques White Star Capital et Elaia. Basée à Paris, Seyna a été fondée en 2019 par Stephen Leguillon, Philippe Mangematin, Andrew Wynn et Alexis de Bernis. L’assureur collabore avec plus de 100 courtiers, dont Verspieren, WTW, Meetch, Verlingue et Dalma, pour protéger près de deux millions d’assurés dans cinq pays.

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