DECODE VCLE GUIDE DES STARTUPS

Comprendre les incitations financières de ses investisseurs est aussi important que le montant levé

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Lorsqu’une startup annonce une levée de fonds, l’attention se porte presque exclusivement sur le montant levé. Pourtant, derrière chaque chèque se cachent des mécanismes financiers qui conditionnent la manière dont l’investisseur accompagnera l’entreprise. Pour un fondateur, comprendre ces incitations est aussi crucial que le capital reçu.

Le modèle économique d’un fonds de capital-risque repose sur deux piliers, à savoir les frais de gestion annuels, généralement 2 % de la taille du fonds, et le carried interest, soit 20 % des plus-values générées. Dans les grands fonds, les frais deviennent une source majeure de revenus, incitant à l’accumulation d’actifs plus qu’à la recherche de performances exceptionnelles. Les fonds plus petits, eux, ne survivent que s’ils délivrent des multiples élevés. Ces différences créent des comportements divergents face aux startups financées.

La mécanique de création de valeur repose sur deux variables essentielles, la part détenue dans une société (ownership) et la capacité à identifier un petit nombre d’entreprises qui réaliseront l’essentiel des rendements (outliers). Pour un fondateur, cela implique qu’une sortie à 100 millions d’euros, potentiellement transformateur à titre personnel, peut être considéré comme marginal par son investisseur, dont le portefeuille nécessite une licorne pour survivre. C’est l’origine des pressions souvent exercées pour viser des croissances rapides et des valorisations ambitieuses.

À ces logiques s’ajoutent les stratégies de gestion internes aux fonds, ainsi la politique de réserves détermine si un VC suivra ou non les tours suivants afin de préserver sa part. Le recycling, qui consiste à réinvestir des liquidités issues des premières sorties, permet d’accroître le capital effectivement déployé au-delà de 100 % du fonds. Enfin, la durée de vie limitée d’un véhicule d’investissement (compris entre sept et dix ans) impose un calendrier de sorties qui peut diverger des ambitions des fondateurs.

La taille des fonds accentue cette fracture, ainsi les mégafonds, proches du private equity dans leur logique, visent des rendements sécurisés mais plus faibles, souvent centrés sur des deals massifs et très médiatisés. Les fonds émergents ou de petite taille, eux, cherchent la performance dans l’early stage en misant sur des dossiers non consensuels, et engagent un alignement souvent plus fort avec les fondateurs. Le choix d’un investisseur ne se réduit donc pas à la valorisation proposée mais bien à la stratégie du fonds.

Un entrepreneur gagnera à poser des questions simples mais structurantes, rendez vous demain pour découvrir la liste des questions clés à poser lors de votre prochain tour de table ou échange avec un investisseur. N’hésitez pas à vous abonner à notre newsletter pour suivre nos contenus We Love Entrepreneurs sur FRENCHWEB.FR

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