FinTech : 100 millions de dollars de plus pour la néobanque allemande N26
Dans la guerre que se livrent les néobanques pour gagner des parts de marché, N26 et Revolut poursuivent leur duel à distance en multipliant les opérations de grande envergure. Après le demi-milliard de dollars levé en février par son rival britannique, N26 riposte en pleine crise du coronavirus avec l’annonce d’une extension de 100 millions de dollars de sa série D pour porter cette dernière à 570 millions de dollars.
Débutée en janvier 2019 avec un investissement de 300 millions de dollars mené par Insight Venture Partners, l’opération avait été une première fois élargie l’été dernier avec 170 millions de dollars supplémentaires injectés dans la FinTech allemande. Au total, avec près de 800 millions de dollars levés depuis sa création, la société basée à Berlin est désormais valorisée à hauteur de 3,5 milliards de dollars. C’est deux milliards de moins que la valorisation de 5,5 milliards de dollars annoncée en début d’année par Revolut, qui revendique 10 millions de clients dans le monde et en vise 20 millions d’ici la fin de l’année.
5 millions de clients, contre 10 millions pour Revolut
Lancée en 2015 par Valentin Stalf et Maximilian Tayenthal, la banque mobile, qui promet une ouverture de compte en 8 minutes depuis un smartphone, revendique aujourd’hui 5 millions de clients dans 25 pays. Opérationnelle en France depuis janvier 2017, la néobanque allemande revendique 1,4 million d’utilisateurs dans l’Hexagone. Outre-Manche, N26 a en revanche décidé de plier bagages en début d’année au Royaume-Uni. Un départ que la société impute au Brexit, même si en réalité la concurrence très forte (Revolut, Monzo…) a eu raison de ses ambitions sur le marché britannique.
Historiquement centrée sur l’Europe, la FinTech berlinoise a traversé l’Atlantique à l’été 2019 pour débarquer sur le marché américain, où elle a conquis 250 000 clients en l’espace de cinq mois. Au pays de l’oncle Sam, N26 a noué un partenariat avec Axos Bank, qui agit dans le pays en tant que marque blanche pour la start-up européenne, de manière à contourner l’obtention d’une licence pour opérer dans les 50 États américains, démarche qui peut être longue et compliquée.
Après le marché américain, où elle entend bousculer des poids lourds, comme JPMorgan ou Citigroup, ainsi que des néobanques locales, à l’image de Chime qui revendique près de 7 millions d’utilisateurs, la banque mobile allemande prévoit de poursuivre son expansion à l’international, notamment au Brésil où elle a entamé les démarches pour décrocher une licence locale de FinTech lui permettant de développer ses activités dans le pays dirigé par Jair Bolsonaro, le «Trump des tropiques». Une internalisation rendue possible par les centaines de millions de dollars levés au cours de ces derniers mois.
Le coronavirus, facteur d’accélération du paiement mobile
N26, qui compte désormais 1 500 employés, veut également renforcer son poids dans le paiement mobile, alors que la crise du coronavirus accélère la transition vers une société «cashless», dans la mesure où les paiements en espèces sont désormais vus comme un danger par nombre de clients et de commerçants. Dans ce contexte, les paiements limitant les interactions physiques (sans contact, QR code…) ont le vent en poupe et la néobanque allemande estime avoir une carte à jouer dans ce contexte.
«L’usage et l’adoption de la banque digitale sont en pleine accélération au moment où le monde s’adapte à une nouvelle normalité», note Valentin Stalf, co-fondateur et CEO de N26. «Au cours du mois dernier, nous avons observé les gens délaisser les espèces et se tourner vers le sans-contact et les achats en ligne. Nous avons même observé une croissance inédite des paiements en ligne auprès des clients de plus 65 ans. C’est un signe majeur qui démontre que les services bancaires en ligne deviennent pertinents pour tous», ajoute Jérémie Rosselli, General Manager de N26 en France, Belgique et Luxembourg. Dans un secteur bancaire en pleine ébullition, N26 et Revolut visent chacun 100 millions de clients dans le monde. Avantage à la FinTech britannique, mais la néobanque allemande n’a visiblement pas dit son dernier mot.
N26 : les données clés
Fondateurs : Valentin Stalf et Maximilian Tayenthal
Création : 2013
Siège social : Berlin
Activité : banque mobile
Concurrents : Revolut, Monzo, Orange Bank…
Financement : 100 millions de dollars en mai 2020, 170 millions de dollars en juillet 2019, 300 millions de dollars en janvier 2019, 160 millions de dollars en mars 2018…
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